Le Kobayashi Maru ou l’éloge de la triche

Parfois les problèmes tels qu’ils se présentent à nous sont insolubles. Si on tient vraiment à les résoudre, il faut se déplacer pour les regarder d’une autre perspective. Dans Star Trek, le Kobayashi Maru est un exercice de simulation que la Starfleet fait subir à ses cadets. Son but : faire vivre aux équipages en formation une défaite certaine.

Espace, frontière de l’infini… Un équipage de vaisseau de Starfleet reçoit un appel de détresse du Kobayashi Maru, un vaisseau civil endommagé et à la dérive de l’autre coté de la frontière Klingon. L’équipage du vaisseau a le choix entre abandonner les civils à une mort certaine ou violer la frontière pour aller leur porter secours. Si il choisit cette dernière option, des vaisseaux de guerre Klingons interviennent en surnombre et détruisent les deux vaisseaux.

Face à cette situation il n’y a pas de victoire possible. Pourtant, au troisième essai de la simulation, le capitaine James T. Kirk a réussi à secourir le Kobayashi Maru. Comment ? En reprogrammant le simulateur afin que le scénario devienne soluble.

D’un certain point de vue, Kirk a triché en faisant cela. D’un autre point de vue, il a fait ce que l’on attend d’un capitaine, une action permettant de sauver son équipage en portant secours au Kobayashi Maru. Ce qu’a fait Kirk est de regarder la situation sous un angle différent de celui qu’on lui proposait. Il ne s’est pas contenté de la simulation, il a pris en compte le fait même qu’il s’agissait d’une simulation. En changeant de point de vue sur la difficulté, il a pu imaginer une solution.

Approcher les problèmes sous plusieurs angles est faire usage de pensée latérale. Cela se retrouve dans l’expression anglo-saxonne thinking outside the box, littéralement penser hors de la boite. Dans le Kobayashi Maru, la boite est la simulation, il fallait penser hors de cette boite pour imaginer reprogrammer le simulateur.

Souvent la boite qui nous enferme est faite de nos propres croyances, des pensées que nous secrétons pour guider nos actes. Quelques exemples issus des drivers de l’analyse transactionnelle :

  • Si je lui fais plaisir, il va forcement m’aimer.
  • Je suis fort donc je dois refuser son aide et tout faire tout seul.
  • J’ai fait du bon travail, c’est parfait, même si ça ne sert à rien.
  • Si je n’y arrive pas c’est qu’il faut que je travaille plus.
  • Je suis débordé de travail mais je peux tout faire, je me dépêche.

Ces pensées qui peuvent limiter notre vue et nous couper de solutions sont appelées des croyances limitantes. Les croyances limitantes nous transforment en des lapins devant les phares d’une voiture, elles nous empêchent de voir toutes les possibilités, de saisir notre chance. Pour s’en débarrasser il faut se déplacer, s’autoriser à les transgresser.

Kirk ne pouvait pas gagner en respectant la règle qu’on lui proposait. Comme il ne pouvait se résoudre à perdre, il s’est autorisé à tricher. La morale de l’histoire est que lorsque on ne peut pas gagner, il faut tricher. Il faut changer la règle afin de la mettre en adéquation avec ses buts et valeurs.

Lorsqu’il importe de gagner, gagner un contrat, gagner un baiser, gagner sa vie, il est important de regarder au delà de ses propres limites. Qu’est ce qui vous tient à coeur mais vous semble impossible ? sur quelle limite allez vous tricher pour réussir ?

crédit photo : Alltern8 Star Trek Online Gamescom PCScreenshots Briar Patch Solar System

Un commentaire sur “Le Kobayashi Maru ou l’éloge de la triche

  1. Depuis la série animée Star Trek prodigy, une nouvelle solution à été apportée.
    La persévérance du capitaine ( dont je ne me rappelle plus le nom) lui a permis au bout de 103 tentatives d’arriver à déjouer la simulation ( bien qu’il ai fini par lui même détruire l’USS Protostar ). La tricherie et la persévérance sont donc les 2 seuls moyens de venir à bout de cette simulation.
    Même si, bien sûr, 103 essaies permettent de connaître tout les paramètres nécessaires à la victoire finale.

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